Vincent a dessiné puis peint plusieurs dizaines de personnages qui creusent. De loin, le "geste paysan" qu'on retrouve le plus souvent dans ses œuvres, avec le faucheur et le semeur...

Au delà du geste et de la recherche de mouvement se cache peut-être un souvenir inconscient, une angoisse souterraine...

Un an exactement avant sa naissance (au jour près), ses parents ont eu un premier enfant mort-né.
L'anxiété et les tensions qui ont dû présider à la naissance de Vincent, l'angoisse probable des jours qui ont suivi sa naissance ont sûrement laissé une trace profonde dans son inconscient.

La petite tombe du frère était toute proche de la maison natale, le jardin potager jouxtant le cimetière. Elle se situe à quelques pas de l'entrée de l'église où officiait son père et Vincent enfant a dû souvent s'y recueillir avec ses parents.

Prénommé Vincent comme son aîné mort-né, il a eu le devoir de le remplacer. Comment remplacer un autre et être soi ?
Vivant près du cimetière, il a dû souvent assister au creusement des tombes. Ce geste qui revient si souvent sous sa plume et son pinceau (particulièrement quand il va mal) nous permet de comprendre un peu plus son extraordinaire destinée.