Parmi les peintres (Millet, Delacroix, Rembrandt…) qui ont influencé Vincent, c’est assurément le moins (re)connu.
Pourtant, c’est Monticelli que Vincent collectionnait et admirait depuis Paris (il a fait acheter six de ses œuvres à Théo), et c’est à lui qu’il pensait en venant à Arles.
C’est à cet « homme qui meurt à Marseille assez tristement et probablement passant par un véritable Gethsémani » que Vincent s’identifie : « Et bien moi je suis sûr que je le continue ici comme si j’étais son fils ou son frère. Nous irons à Marseille, je me suis bien proposé de me promener là sur la Canebière absolument vêtu comme lui, j’ai vu son portrait avec un immense chapeau jaune, une veste de velours noire, un pantalon blanc, des gants jaunes et une canne de roseau, et avec un grand air méridional ».
Dans cette même lettre à sa sœur Wilhema (octobre 1888), Vincent fait cette étonnante description de Monticelli : « Un peintre qui a fait le Midi en plein jaune, en plein orangé, en plein soufre », cette même phrase qui pourrait être dite sur ses propres œuvres….